Partie 2 : La révolution humaine. Chapitre 18
Le bouddhisme est un enseignement du dialogue [18.2]
18.2 L’art du dialogue humaniste
Lors de sa première visite au Centre Soka des jeunes femmes (qui a ouvert ses portes en mai 2006 dans le quartier de Shinanomachi à Tokyo), le président Ikeda a proposé cinq orientations éternelles pour le département des jeunes femmes. Par la quatrième orientation, « Dialoguer pour tisser des liens d’amitié et promouvoir les idéaux humanistes », il encourageait les membres à parler avec confiance du bouddhisme avec les autres.
Le dialogue revêt la plus haute importance dans le bouddhisme de Nichiren.
Nichiren écrit : « Ce monde saha1 est une terre dans laquelle on entre sur la voie par la faculté de l’ouïe. » (WND-II, 87) Permettre aux autres d’entendre parler de la Loi merveilleuse et de créer un lien avec le bouddhisme, c’est accomplir l’œuvre immensément noble du Bouddha. Vos dialogues sont le meilleur moyen d’agrandir notre réseau consacré au bonheur et au bien.
Nichiren le dit clairement : « si l’on a entendu le Sûtra du Lotus qui conduit à la bouddhéité, et en raison de la graine [acquise] grâce à cela, on deviendra inéluctablement bouddha » (Écrits, 891) ; et « il faut par tous les moyens persister à enseigner le Sûtra du Lotus et leur permettre de l’entendre. » (Écrits, 891) Nous ne devons pas ménager notre voix pour transmettre largement l’enseignement suprême [de Nam-myoho-renge-kyo]. Par ces efforts, nous aidons les autres à créer un lien avec la Loi merveilleuse, qui sera la cause de leur bonheur éternel. Et nous écrivons ainsi une histoire personnelle qui s’imprègne d’une bonne fortune sans limite. Comme le dit Nichiren : « Récitez résolument Nam-myoho-renge-kyo et exhortez les autres à faire de même ; c’est le seul souvenir que vous conserverez de votre vie actuelle en ce monde humain. » (Écrits, 65)
En particulier, nous ne devons pas craindre de faire part de nos convictions aux autres. Nichiren nous donne le conseil qui suit : « […] vous devez agir et vous exprimer sans la moindre servilité. » (Écrits, 832) C’est dans la confiance de partager la véritable grandeur de la Loi merveilleuse que réside l’esprit de transmission du bouddhisme de Nichiren, l’esprit de la Soka Gakkai, et l’esprit de kosen rufu. La fière conviction de nos membres a fait de notre organisation ce qu’elle est aujourd’hui.
À propos de l’essence du dialogue, M. Toda a déclaré : « Un partage sincère de la vérité avec les autres et des paroles venant du cœur : tels sont les principes qui ont fait naître la Soka Gakkai et lui ont donné son essor. » Il a également dit : « Ce qui compte, c’est de mener un dialogue humaniste qui ouvre une véritable communication de cœur à cœur et favorise l’amitié et la compréhension entre différentes cultures. »
En outre, il m’a enseigné le point suivant : « Les débats abstraits sur des principes bouddhiques difficiles n’aident pas nécessairement les gens à comprendre le bouddhisme. Parfois, il est préférable d’adopter une démarche plus créative et plus souple et de transmettre les profonds enseignements de Nichiren en élargissant nos sujets de discussion à la littérature, à la musique et à l’art. »
En gravant dans mon cœur les conseils de mon maître, j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour dialoguer avec les gens et transcender toutes les barrières. Avec mon épouse, Kaneko, j’ai ouvert des espaces d’échange et créé des dynamiques d’amitié dans des pays et régions du monde entier. C’est un héritage précieux que je vous lègue à tous et à toutes. Vous qui êtes les philosophes du mouvement Soka, je vous invite à entamer le dialogue librement, joyeusement et en y mettant tout votre cœur.
Extrait d’un discours prononcé lors d’une réunion commémorative du département des jeunes femmes, Tokyo, le 4 juin 2009
La sagesse pour créer le bonheur et la paix est une compilation des écrits de Daisaku Ikeda sur une base thématique.
- *1Le monde saha : notre monde, qui se caractérise par une multitude de souffrances. Souvent traduit par le monde de l’endurance. En sanskrit, le terme saha signifie la terre ; il dérive d’une racine qui signifie « supporter » ou « endurer ». C’est pourquoi, dans les versions chinoises des textes bouddhiques, saha est rendu par la notion d’endurance. Dans ce contexte, le monde saha désigne un monde dont les habitants doivent endurer des souffrances.