Partie 2 : La révolution humaine. Chapitre 20
Message à la jeunesse [20.9]
20.9 Le véritable bonheur consiste à avoir de bons amis
Avoir de bons amis et de bons aînés dans la foi est la clé pour mener une vie d’un bonheur authentique, affirme le président Ikeda, qui partage des orientations essentielles pour les membres du département des jeunes femmes.
J’aimerais aborder aujourd’hui avec vous, les membres du département des jeunes femmes, un sujet important : le bonheur authentique.
Se marier signifie-t-il que vous serez heureuses, et ne pas se marier signifie-t-il que vous serez malheureuses ? La réponse à ces questions est non. La vie n’est pas si simple. Elle est au contraire extrêmement complexe et subtile. Une personne qui a été heureuse jusqu’à présent peut soudain tomber dans les profondeurs du désespoir. Une autre, dont la vie a été une succession de malheurs, peut tout à coup voir sa situation changer radicalement. Par ailleurs, des personnes jouissant en apparence de conditions de vie idéales peuvent en fait être profondément malheureuses, de la même manière que d’autres vivant dans des circonstances très difficiles peuvent en fait avoir une vie des plus épanouissantes et proactive.
Le bonheur est une question de cœur, car le cœur est le précieux réceptacle doté du trésor de la bouddhéité. Lorsque nous faisons des efforts dans la foi et dans la pratique et faisons jaillir notre bouddhéité, nous pouvons emprunter le véritable chemin du bonheur et connaître un épanouissement et une satisfaction intérieurs absolus. Nichiren écrit : « […] le bonheur provient de notre cœur et nous rend dignes de respect. » (Écrits, 1145) J’espère que vous emprunterez toutes ce chemin correct dans la vie. Pour ce faire, il est crucial de continuer d’avancer au sein du courant pur de la foi que représente la Soka Gakkai.
Dans le Recueil des enseignements oraux, il est dit :
« Nichiren et ses disciples, ceux qui récitent Nam-myoho-renge-kyo, “parviendront tous ensemble à la terre où se trouve le trésor”. Le terme “ensemble” signifie que, tant qu’ils restent fidèles à Nichiren, ils parviendront à la terre au trésor [le domaine de la bouddhéité]. Mais, s’ils s’éloignent de lui, ils tomberont dans la grande citadelle de l’enfer Avīci [l’enfer aux souffrances incessantes]. » (OTT, 77-78)
La Soka Gakkai a œuvré dans les domaines de la foi, de la pratique et de l’étude en accord avec les enseignements de Nichiren. Elle a combattu résolument les trois obstacles et les quatre démons1, ainsi que les trois puissants ennemis2. Nous avons fait des efforts intenses « avec courage et assiduité » (SdL-I, 30) pour réaliser kosen rufu en tant que communauté harmonieuse de pratiquants unis dans l’esprit de « différents par le corps, un en esprit », conformément à l’enseignement de Nichiren. Ainsi, vivre notre vie en étant engagés au sein de la Soka Gakkai est la seule voie qui nous permet d’avancer aux côtés de Nichiren et de « parvenir à la terre où se trouve le trésor ».
Concrètement, ce qui compte pour vous, membres du département des jeunes femmes, c’est d’avoir de bons aînés dans la foi et de bons amis – des personnes à qui vous pouvez parler de tous les sujets. Ne restez pas à l’écart de telles personnes de bien. Je vous en prie, ne souffrez pas seules dans votre coin, au risque de faire des choix imprudents et de finir sur la mauvaise voie.
Si vous vous laissez influencer par de mauvais amis, vous prendrez la mauvaise direction. En revanche, si vous vous entourez de personnes de bien, vous vous développerez. Telle est la nature humaine, et c’est la conclusion à laquelle j’arrive après avoir observé d’innombrables personnes au fil des années.
Il est également inutile de vous tourmenter au sujet du mariage. Se marier ou non, trouver le bon moment pour se marier, sont des questions très secondaires au regard de l’éternité de la vie. Le mariage ne détermine en rien votre vie. Si vous persévérez dans votre foi, vous parviendrez assurément au bonheur. Mon souhait est que tous les membres du département des jeunes femmes continuent d’avancer d’un pas assuré sur le chemin de Soka, pleines d’espoir et de courage.
Dans le même temps, j’appelle les membres des départements des hommes et des femmes à apporter aux jeunes femmes pratiquantes leurs chaleureux conseils, en leur offrant des encouragements et un soutien sans faille.
Votre jeunesse est infiniment précieuse, c’est une période très importante au cours de laquelle vous établissez les fondations pour toute votre vie. J’espère que dans votre jeunesse vous rechercherez de bons maîtres, que vous apprendrez auprès de bons aînés, nourrirez des relations de soutien mutuel avec de bons amis, et entraînerez de bons successeurs. J’espère aussi que vous serez des filles qui chérissent leurs parents.
J’aimerais partager avec les membres du département des jeunes femmes ces mots de Hryhoriy (Grigori) Skovoroda, souvent appelé « le Socrate ukrainien » : « Je plains le riche : qu’il règne sur ce que bon lui semble. Quant à moi, tant que j’ai des amis, je me considère non seulement comme riche, mais comme la personne la plus fortunée3. »
Les jeunes pratiquantes du mouvement Soka chérissent une philosophie positive et œuvrent aux côtés de véritables camarades dans la foi pour élargir notre cercle fondé sur des amitiés sincères. Elles marchent sur le chemin du bonheur authentique, qui dépasse de loin celui obtenu par les personnes qui ne recherchent que la richesse ou le pouvoir.
D’après un discours prononcé à une réunion des départements des jeunes femmes et des femmes, Tokyo, 14 février 2006
La sagesse pour créer le bonheur et la paix est une compilation des écrits de Daisaku Ikeda sur une base thématique.
- *1Trois obstacles et les quatre démons : divers obstacles et entraves à la pratique du bouddhisme. Les trois obstacles sont (1) l’obstacle des désirs terrestres, (2) l’obstacle du karma et (3) l’obstacle de la rétribution. Les quatre démons sont (1) l’entrave des cinq composants, (2) l’entrave des désirs terrestres, (3) l’entrave de la mort, et (4) l’entrave du roi-démon.
- *2Trois puissants ennemis : trois sortes de personnes arrogantes qui persécutent ceux qui propagent le Sûtra du Lotus dans la période mauvaise qui suit la mort du bouddha Shakyamuni, décrits dans la dernière partie versifiée du chapitre « Exhortation à la persévérance » (13e) du Sûtra du Lotus. Le grand maître chinois Miaole les désigne comme étant les laïcs arrogants, les moines arrogants et les faux sages arrogants.
- *3Traduit de l’anglais. Hryhoriy Skovoroda, The Complete Correspondence of Hryhoriy Skovoroda: Philosopher and Poet, (Correspondance complète de Hryhoriy Skovorada ; philosophe et poète), UK, Glagoslav Publications, 2016, p. 59.