Partie 1 : Le bonheur. Chapitre 4
« C’est le cœur qui est important » [4.1]
4.1 Vivre en ayant conscience de l’importance du cœur
Notre transformation intérieure, processus par lequel nous faisons apparaître notre bouddhéité inhérente, permettra de transformer non seulement notre vie, mais également notre environnement et le monde entier. Le président Ikeda s’est toujours efforcé d’exposer cette philosophie tournée vers l’accomplissement d’un bonheur indestructible, et ce chapitre présente de nombreux enseignements importants à ce sujet.
Hier, je parlais avec quelqu’un et, dans notre conversation, nous nous sommes demandé quel était le message ultime contenu dans les écrits de Nichiren. Nous en sommes arrivés à la conclusion que le premier message essentiel est qu’il faut se fonder sur le Gohonzon. Cela revient à fonder notre foi sur la phrase « Il n’y a que Nam-myoho-renge-kyo. » (Écrits, 913) – c’est-à-dire à réciter et à pratiquer sincèrement la seule Loi merveilleuse. Le second message essentiel est : « C’est le cœur qui est important. » (Écrits, 1011) Nous avons reconnu ensemble que ces deux points cruciaux constituaient le cœur des écrits de Nichiren.
L’importance du second point tient au fait que la foi ne consiste pas simplement à croire dans le Gohonzon et à réciter Nam-myoho-renge-kyo, mais que cela concerne aussi le cœur, l’attitude avec laquelle nous pratiquons. Notre cœur est-il dirigé vers kosen rufu? Notre cœur, dans sa dimension la plus intime, notre attitude, dans les profondeurs de notre être, déterminent tout.
Devenir heureux, atteindre l’illumination et avancer dans le sens de la bouddhéité ou, au contraire, se retrouver finalement en état de souffrance – tout est le résultat exact du merveilleux fonctionnement de notre cœur ou esprit. On ne le soulignera jamais assez.
Comme nous, l’univers a lui aussi un aspect non matériel. La croyance au fond de notre cœur se transmet à l’univers. Le fonctionnement de notre cœur ou esprit est vraiment étonnant.
Égoïsme, plainte, doute, dépravation, vanité, arrogance et autres sont autant de causes de malheur à la fois pour nous-mêmes et pour les autres. Quand nous nous laissons régir par des attitudes aussi négatives, nous sommes comme un avion qui a perdu son cap dans un épais brouillard. Nous ne voyons rien de façon claire. La distinction entre le bien et le mal, le juste et le faux, devient brouillée. Nous plongeons non seulement nous-mêmes, mais nous faisons aussi plonger nos passagers – nos amis et ceux qui nous entourent – dans la détresse.
Quand ils sont en proie à l’arrogance, nos esprits causent des ravages, tel un cheval fou qui tourne en rond sans pouvoir s’arrêter jusqu’à ce que, perdant toute lucidité, nous finissons par faire du mal à ceux qui nous entourent. Ce n’est pas là un état normal pour un être humain. Et, même si nous nous pensons alors meilleurs que les autres, c’est en fait exactement le contraire. En bouddhisme, il n’y a pas d’êtres humains plus dangereux que ceux qui sont vaniteux et arrogants.
En revanche, se préoccuper sincèrement des autres, s’engager généreusement en faveur de nos convictions, agir afin d’accomplir notre mission pour kosen rufu en ayant le sens de nos responsabilités, faire le vœu d’encourager et de soutenir de tout notre cœur nos amis pratiquants, éprouver de la reconnaissance, de la gratitude et de la joie – toutes ces attitudes sont des causes qui produiront une bonne fortune infinie, non seulement pour nous-mêmes mais aussi pour notre famille et ceux que nous aimons, ainsi que pour nos descendants. Elles engendreront une forte protection des divinités célestes – les forces positives de l’univers – et nous permettront d’avancer en ligne droite sur la voie de l’atteinte de la bouddhéité.
Vivons en gravant profondément dans notre vie ces paroles impérissables de Nichiren : « C’est le cœur qui est important. »
Extrait d’un discours délivré lors d’une conférence des représentants des départements, Tokyo, le 25 février 1988
La Sagesse pour créer le bonheur et la paix est une compilation des écrits de Daisaku Ikeda sur une base thématique.