Partie 2 : La révolution humaine. Chapitre 13
« La foi pour une famille harmonieuse » [13.6]

13.6 Approfondir ensemble l’amour et le respect mutuels dans le cadre du couple

Ici, Daisaku Ikeda répond à une question sur le divorce, puis il fait part d’importantes idées pour développer une relation d’amour et de respect toujours plus profonde au sein d’un couple.

Les couples mariés qui traversent des difficultés devraient- ils éviter le divorce et au contraire rester ensemble pour œuvrer à changer leur karma ?


C’est là une question tout à fait personnelle. Nul n’a le droit de dire à quiconque s’il doit ou non divorcer. Personne ne peut dire non plus que quelqu’un n’a pas la foi parce qu’il divorce. Le divorce est affaire de choix personnel.

Qu’un couple divorce ou non, l’important est, en définitive, que chacun devienne heureux et fasse sa révolution humaine. Être heureux que l’on soit marié ou non, être heureux que l’on ait ou non des enfants – c’est cela le but de la foi, parce que le bonheur existe au cœur de notre propre vie.

Nous naissons seuls et nous mourons seuls. La finalité de notre existence présente est de transformer notre propre soi. C’est la raison pour laquelle nous devons faire de notre mieux, en amenant ceux qui nous entourent à exercer à notre égard la fonction d’amis de bien, ou d’influences positives, et en considérant tout ce que nous faisons comme faisant partie de notre pratique bouddhique.

Un jour, quelqu’un a posé la question suivante au président Toda : « Ma relation avec mon compagnon ne se passe pas bien. Dois-je continuer ? Ou bien pensez-vous que je devrais divorcer ? »

Il lui répondit : « Ce n’est pas à moi de vous dire ce que vous devez faire au sein de votre couple. Je ne peux pas vous dire de divorcer ou de ne pas divorcer. Mais il y a une chose que je peux vous affirmer : tant que vous ne transformerez pas le karma qui vous conduit à vivre une relation aussi difficile, alors, même si vous vous séparez, vous serez inévitablement amenée à rencontrer le même type de souffrance dans l’avenir. Par conséquent, si vous êtes de toute façon amenée à connaître de nouveau la même souffrance, il n’est peut-être pas trop tard pour tenter d’améliorer votre relation actuelle1. »

L’idéal, pour un enfant, c’est que ses parents s’entendent bien. Mais, si ce n’est pas le cas et qu’ils finissent par divorcer, cela ne signifie pas nécessairement que l’enfant évoluera mal. Dans pareil cas, il arrive très souvent que les enfants deviennent des adultes remarquables et intègres, précisément parce qu’ils ont vécu de telles difficultés.

En fin de compte, c’est à vous qu’il revient de prendre la décision sur la base d’une réflexion sérieuse sur votre vie, en vous voyant tels que vous êtes, et en vous efforçant sans cesse d’accomplir votre révolution humaine là où vous vous trouvez maintenant. Si votre foi est forte, vous finirez à coup sûr par devenir heureux. Quoi qu’il arrive, tant que vous cultivez la foi d’aller toujours de l’avant pour réaliser kosen rufu sans abandonner votre pratique bouddhique, vous remporterez en définitive la victoire. C’est le point essentiel à retenir.

Quand deux personnes divorcent, au lieu de ruminer sur le passé, il serait merveilleux qu’elles puissent chérir cette expérience comme une leçon de vie significative et agir avec encore plus d’ardeur qu’auparavant pour kosen rufu. J’aimerais que leur entourage leur apporte un soutien chaleureux. J’espère aussi que les enfants qui grandissent dans une famille monoparentale ne se sentiront pas seuls, mais au contraire y verront l’opportunité d’ouvrir leur cœur et d’élargir encore davantage leur cercle d’amis.

On dit que la plupart des mariages ne sont pas des réussites à 100 %. Certains vont même jusqu’à dire que 99 % des mariages sont des échecs !

En réalité, de nombreuses familles, qui semblent avoir tout pour être heureuses, ont aussi beaucoup de problèmes. C’est l’homme de lettres français, Michel de Montaigne, qui a écrit : « Il y a guère moins de tourment au gouvernement d’une famille que d’un État entier2. »

Quand, dans une relation, les deux partenaires ont des états de vie comparables, il est normal qu’ils se disputent de temps à autre. Mais, si vous prenez un peu de recul et que vous considérez votre compagne ou votre compagnon avec la même bienveillance que vous auriez, par exemple, pour votre enfant, vous serez capables de plus d’indulgence et d’empathie à son égard, et éviterez ainsi d’inutiles confrontations. Ne serait-il pas aussi merveilleux de ne plus considérer les récriminations de votre partenaire comme des attaques personnelles, mais d’avoir un cœur assez vaste pour y voir l’expression de sa vitalité naturelle, un signe qu’il ou elle est en pleine forme ? Si vous arrivez à manifester un état de vie aussi large, alors même les récriminations de votre conjoint sonneront à vos oreilles comme le doux pépiement d’un oiseau.

Quoi qu’il en soit, le plus important est l’amour, la bienveillance l’un pour l’autre. En dehors de cela, la clé est de réciter Daimoku ensemble pour vivre un bonheur authentique, en aspirant à un but élevé.

En somme, un couple est formé de deux individus qui ont leurs propres histoires et expériences de vie. C’est la raison pour laquelle, si elles ne font pas preuve de patience et si elles n’accomplissent pas d’efforts conscients pour se comprendre mutuellement, deux personnes ne peuvent pas réussir à construire ensemble un couple. Pour vivre ensemble, un couple doit être patient et persévérant et s’attacher à créer un foyer sûr et chaleureux. Les deux conjoints doivent pouvoir exercer leur métier, s’occuper de leurs enfants et leur offrir une bonne éducation, ainsi qu’aider concrètement les autres.

Le bonheur s’établit à force de patience et de persévérance. De nombreuses personnes rêvent d’un bonheur qui ne leur coûterait pas autant d’efforts. Mais ce n’est là qu’un rêve – un conte de fée, une vision simpliste et puérile de la vie. Cette illusion brise de nombreux mariages. Rechercher le bonheur de cette façon ne peut en définitive que conduire au malheur.

C’est en déployant des efforts réguliers pour construire une vie commune et en faisant preuve de patience et de persévérance, tout en progressant ensemble, que peuvent s’épanouir les fondations d’un amour véritable. Le véritable amour signifie vouloir partager pour toujours votre vie avec l’autre. L’amour authentique, c’est lorsque, au bout de vingt-cinq ans de mariage, votre amour pour l’autre est encore plus profond qu’à la première rencontre. L’amour véritable s’approfondit. Dans le cas contraire, il s’agit simplement d’attirance ou d’affinités.

Il importe également que les conjoints se remercient et se félicitent souvent l’un l’autre. Il n’y a pas besoin de grands motifs pour cela – c’est le simple fait de s’apprécier et de se faire des éloges qui compte. Pointer du doigt les défauts de l’autre est absurde et ne mène à rien.

Les couples devraient s’efforcer de faire de leur foyer un endroit gai et lumineux. Il faut décider : « Tant que je serai là, j’apporterai de la gaité et du bonheur. » Quand vous- mêmes brillerez tel un soleil, il n’y aura plus d’obscurité, quel que soit l’endroit où vous allez dans le monde. De la même manière, si une seule personne dans le foyer brille à l’instar du soleil, la famille tout entière s’en trouvera éclairée.

D’après Hokekyo no chie (La Sagesse du Sûtra du Lotus), vol. 6, publié en japonais en août 2000

Annexe

J’aimerais revenir sur la réunion des responsables de décembre 1957 – le mois où a été atteint l’objectif auquel s’est entièrement consacré le deuxième président de la Soka Gakkai, Josei Toda, celui d’accueillir 750 000 familles pratiquantes. Lors de cette réunion historique, M. Toda a énoncé trois orientations pour la foi :

  1. La foi pour une famille harmonieuse
  2. La foi pour que chaque personne parvienne au bonheur3
  3. La foi pour surmonter les obstacles

Depuis lors, nous avons progressé vers kosen rufu en gardant ces points gravés dans notre cœur comme étant les trois orientations éternelles de la Soka Gakkai. Leur raison d’être est d’indiquer une direction claire, un objectif sur lequel concentrer nos efforts, de façon à ce que les pratiquants – quelles que soient leur situation particulière, leurs conditions de vie, dans leur foyer, au travail ou dans leur environnement – ne soient pas vaincus par les difficultés, ne tombent pas dans le piège de la négativité et de la plainte, mais vivent au contraire avec espoir et remportent la victoire dans tous les domaines.

*

La première orientation est « La foi pour une famille harmonieuse ». Nichiren écrit : « […] ceux qui croient maintenant dans le Sûtra du Lotus attireront le bonheur depuis plus de dix mille ri alentour. » (Écrits, 1145) Il cite également les mots du grand maître Dengyo : « Si les membres d’une famille font l’éloge de l’enseignement, il est certain que les sept désastres ne se produiront pas. » (WND-II, 1026)

Qu’il est merveilleux d’entendre le son de la Loi merveilleuse résonner dans notre maison ! Une foi forte est comparable à un puissant aimant, attirant la bonne fortune « de dix mille ri alentour ». Elle agit comme un mur d’enceinte indestructible, qui repousse tous les malheurs. Avec cette conviction, faites de votre foyer une citadelle de bonheur et de paix.

Dans le cas de beaucoup d’entre vous, il y a des membres de votre famille qui ne pratiquent pas le bouddhisme de Nichiren. Nul besoin de vous en inquiéter ni de vous impatienter. En effet, si nous nous dressons nous-mêmes avec sérieux et confiance, nous pouvons conduire toute notre famille et nos proches vers le bonheur et l’espoir. Nous sommes comme un phare solitaire par une nuit obscure, permettant à de nombreux bateaux de naviguer en toute sécurité.

Nichiren écrit :

« Le vénérable Maudgalyayana mit sa foi dans le Sûtra du Lotus, ce qui correspond au plus grand bien qui soit, et de ce fait non seulement il atteignit effectivement la bouddhéité, mais son père et sa mère l’atteignirent également. Et, aussi étonnant que cela paraisse, tous les pères et mères des sept générations précédentes et des sept générations suivantes, voire d’innombrables vies antérieures et ultérieures, purent devenir bouddha. De plus, tous leurs enfants, avec leurs épouses ou leurs maris, leurs serviteurs, leurs donateurs, et les innombrables autres personnes purent échapper aux trois mauvaises voies et atteignirent tous la première étape de sécurité, puis la bouddhéité, étape de l’illumination parfaite. » (Écrits, 828)

À la lumière de ce passage, il est absolument inutile de faire de la pratique bouddhique un motif de querelles au sein du foyer. J’espère que vous ferez tous et toutes preuve de sagesse et d’ouverture d’esprit, en priant et en agissant pour créer, patiemment et sûrement, une famille heureuse et harmonieuse, au sein de laquelle règnera la bonne humeur et résonneront les rires.

Le grand Victor Hugo a écrit : « Le rire, c’est le soleil ; il chasse l’hiver du visage humain4. »

Certains d’entre vous ont perdu des membres aimés de leur famille. Du point de vue du bouddhisme, c’est un événement d’une signification très profonde et vous ne devriez pas vous laisser submerger par la douleur.

Mme Deng Yingchao fut précédée dans la mort par son mari qu’elle aimait tant, le Premier ministre chinois Zhou Enlai. Elle était, plus que quiconque, emplie de chagrin et de tristesse, mais, lorsqu’elle vit des foules en larmes, elle déclara : « Il faut être fort. Il ne faut pas pleurer. Les larmes n’ont jamais ramené personne à la vie. Je n’ai personnellement pleuré que trois fois [après le décès de mon mari]. Si les larmes pouvaient ramener Zhou Enlai, alors je pleurerais de tout mon être. Mais, en fait, ce que nous devons faire, c’est plutôt sécher nos larmes et poursuivre la tâche qu’il a entreprise5. »

Jusqu’à aujourd’hui, j’ai observé la vie d’innombrables personnes, et je peux affirmer avec une certitude absolue que ceux qui se sont dressés dans la foi à un moment crucial ont connu un grand bonheur par la suite.

Aucune prière adressée au Gohonzon ne reste sans réponse. La Loi merveilleuse est un grand enseignement qui nous permet de changer le poison en remède. Grâce à la pratique, nous pouvons transformer toutes les souffrances en éléments positifs et bénéfiques, et acquérir un état de vie plus élevé.

Faisant l’éloge de Nanjo Tokimitsu, qui avait hérité de la foi indestructible de son père [Nanjo Hyoe Shichiro], Nichiren écrit : « Vous et votre regretté père, parce que vous avez tous les deux foi dans le Sûtra du Lotus, vous renaîtrez […] ensemble. » (WND-II, 500)

La foi est le plus grand de tous les trésors. Partager la foi bouddhique avec les enfants est la façon la plus sûre pour les parents et les enfants, ainsi que pour toute la famille, d’avancer sur la voie du bonheur éternel.

À cet égard, j’espère que vous travaillerez encore plus, à la fois dans votre famille et dans votre région, à soutenir et à aider nos membres du groupe Avenir.

*

La deuxième orientation est « La foi pour que chaque personne parvienne au bonheur ». [Sur la proposition de Daisaku Ikeda, dans les cinq orientations éternelles, ce point a été simplifié en « La foi pour parvenir au bonheur ».]

Nichiren commente ainsi un passage du Sûtra du Lotus : « […] s’il y a cent ou mille personnes qui gardent ce sûtra, ces cent ou mille personnes sans la moindre exception deviendront bouddha. » (Écrits, 1106) Nous pouvons absolument devenir heureux. C’est la promesse de Nichiren.

La foi équivaut à la vie quotidienne. En luttant vaillamment face aux dures réalités de la société, nous agissons en faveur de la Loi et du bonheur des autres êtres humains, faisant ainsi progresser kosen rufu. De tels efforts font apparaître de grands bienfaits dans notre vie. Nous pouvons aussi conduire sur la voie du bonheur d’autres personnes avec lesquelles nous sommes liés.

Dans un célèbre passage de ses écrits, Nichiren dit : « […] l’hiver se transforme toujours en printemps. Jamais, depuis les temps anciens, personne n’a vu ni entendu dire que l’hiver s’était transformé en automne. De même, jamais nous n’avons entendu parler d’un croyant du Sûtra du Lotus qui se soit transformé en être ordinaire. » (Écrits, 539)

Nous sommes résolus à partager cette grande philosophie bouddhique porteuse d’espoir avec le plus grand nombre possible de personnes, afin qu’elles établissent un lien avec le bouddhisme, qui les conduira au véritable bonheur et à l’épanouissement.

Le bonheur ne peut pas nous être apporté par les autres ni venir de l’extérieur de nous. C’est quelque chose que nous devons gagner par nous-mêmes, dans notre cœur. Comme le dit Nichiren : « C’est le cœur qui est important. » (Écrits, 1011)

Ailleurs, on peut lire : « […] le bonheur provient de notre cœur et nous rend dignes de respect. » (Écrits, 1145) Notre pratique bouddhique nous permet d’approfondir et de fortifier notre cœur au plus haut point.

Le bonheur de chacun contribue à la réalisation de kosen rufu. Le président Toda a déclaré avec humour : « Ce que vous faites pour vous-mêmes est en fin de compte une contribution que vous apportez à kosen rufu et au monde entier. J’espère donc que vous emploierez la majeure partie de vos efforts dans la foi pour votre bonheur personnel et le reste pour le bien de kosen rufu6. »

Qu’est-ce qui importe pour parvenir au bonheur ? Nichiren souligne sans cesse l’importance de ne pas se laisser duper ou égarer par des amis de mal, ou des influences négatives, capables de « détruire d’innombrables personnes de bonté » (cf. WND-II, 135, 258).

Dans le Recueil des enseignements oraux, il est dit : « L’élément ku dans le mot kudoku [bienfait] signifie “bonne fortune” ou “bonheur”. Cela renvoie au mérite obtenu en éradiquant le mal [en soi]. » (OTT, 148) Le bonheur, c’est vaincre l’obscurité fondamentale7, inhérente à la vie. Il ne peut y avoir de bonheur authentique sans lutte contre les influences négatives et les fonctions démoniaques.

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La troisième orientation est « La foi pour surmonter les obstacles ». Nichiren écrit : « Si vous la propagez [la Loi], les démons ne manqueront pas d’apparaître. Sinon, il n’y aurait aucun moyen de savoir qu’il s’agit de l’enseignement correct. » (Écrits, 504)

Les maîtres et les disciples qui pratiquent en accord avec l’enseignement du Bouddha et qui accomplissent kosen rufu sont inévitablement confrontés aux « trois puissants ennemis8 », et à une haine et à une jalousie plus grandes encore que celles rencontrées par Shakyamuni de son vivant.

Rencontrer de tels obstacles est la preuve que nous pratiquons fidèlement l’enseignement bouddhique correct. De plus, c’est en surmontant les obstacles que nous pouvons parvenir à cet état de vie indestructible qu’est la bouddhéité.

C’est la raison pour laquelle Nichiren écrit : « À ce moment-là, inévitablement, les trois obstacles et les quatre démons9 apparaîtront, et les sages se réjouiront alors que les insensés battront en retraite. » (Écrits, 642) ; et « Plus les persécutions qui s’abattront sur lui seront grandes, plus il ressentira de joie grâce à la force de sa foi. » (Écrits, 33) Telle est la quintessence même du bouddhisme de Nichiren et l’esprit de la Soka Gakkai.

Le président Toda faisait tout son possible pour encourager les pratiquants en butte à diverses difficultés. Il disait : « Le bouddhisme de Nichiren est une religion qui permet aux personnes confrontées à l’adversité de devenir heureuses. Nul n’est plus fort que celui ou celle qui a lutté et triomphé d’épreuves douloureuses. Une personne de ce genre devient véritablement l’ami et l’allié précieux de ceux qui se débattent dans les souffrances. »

Tant que l’esprit de la Soka Gakkai brillera avec éclat, nous ne serons jamais dans une impasse et ferons avancer kosen rufu.

« […] ceux qui ont le cœur d’un roi-lion atteindront à coup sûr la bouddhéité. » (Écrits, 305) Dressons-nous et exprimons-nous avec le courage d’un roi-lion ! Voilà ce qu’enseigne Nichiren. Continuons à surmonter chaque obstacle sur notre route et à remporter la victoire avec le cœur invincible d’un roi-lion !

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J’aimerais maintenant ajouter deux nouvelles orientations aux trois premières :

  1. La foi pour la santé et la longévité
  2. La foi pour la victoire absolue

Pour encourager un disciple sincère qui luttait contre la maladie, Nichiren a écrit :

« La vie est le plus précieux des trésors […] Une journée de vie a plus de valeur que tous les trésors du système de mondes majeurs […] de plus, vous avez rencontré le Sûtra du Lotus. Si vous vivez ne serait-ce qu’un jour de plus, vous accumulerez encore beaucoup plus de bienfaits. Votre vie est vraiment précieuse ! » (Écrits, 965-966)

La vie est le plus précieux de tous les trésors. J’espère que vous serez tous en bonne santé et que vous vivrez longtemps, en goûtant pleinement chaque journée irremplaçable et en créant des valeurs infinies et incommensurables !

Le XXIe siècle est le siècle de la vie. Cela signifie qu’il est aussi celui de la santé et de la longévité. J’espère que vous serez tous d’éclatants modèles de vies créatrices de valeurs, qui illustreront cet idéal.

Dans une lettre écrite au commencement d’une nouvelle année, Nichiren envoya ces mots d’encouragement à Nichigen-Nyo, l’épouse de Shijo Kingo : « Vous rajeunirez et accumulerez des bienfaits. » (Écrits, 466) La Loi merveilleuse nous permet, année après année, de rajeunir et de devenir plus heureux, à la fois dans notre corps et notre esprit.

Dans le Recueil des enseignements oraux, il est dit : « Quand, dans les quatre états – naissance, vieillesse, maladie et mort –, nous récitons Nam-myoho-renge-kyo, nous les amenons à exhaler le parfum des quatre vertus [éternité, bonheur, véritable soi et pureté]. » (OTT, 90) Menons notre vie avec dynamisme, confiance et optimisme, et sachons profiter de cette existence embaumée par les quatre vertus (éternité, bonheur, véritable soi et pureté) ! À cette fin, j’espère que vous mettrez votre foi en pratique dans votre vie quotidienne, en faisant apparaître une sagesse toujours plus grande.

Une foi forte est l’un des fondements de la santé : elle nous permet de faire surgir une force vitale puissante, de remporter la victoire sur les fonctions négatives et de transformer notre karma. On doit à Nichiren cette célèbre déclaration : « Nam-myoho-renge-kyo est semblable au rugissement d’un lion. Quelle maladie pourrait donc constituer un obstacle ? » (Écrits, 415) En pratiquant le bouddhisme de Nichiren, nous renforçons notre force vitale, nous développons notre caractère, et acquérons des qualités humaines plus grandes. Il est également important d’agir pour kosen rufu au sein de la Soka Gakkai, une organisation qui déborde d’une énergie et d’une vitalité incroyables.

Le président Toda a déclaré avec une conviction absolue : « Quand vous pratiquez avec une foi forte, alors, conformément à ce qui est dit dans le Sûtra du Lotus, vous développerez une vitalité nouvelle et puissante, et vous pourrez prendre un nouveau départ dans cette vie, tant sur le plan professionnel que sur le plan de la santé […] [Ce dont vous avez besoin pour vivre] ne cessera de se présenter à vous, comme une eau de source jaillissant de terre10. »

Mon vœu le plus sincère est que mes très chers amis pratiquants, sans exception, deviennent tous des experts dans l’art de vivre des vies longues et en bonne santé.

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La cinquième orientation est « La foi pour la victoire absolue ».

J’aimerais citer de nouveau un passage de Nichiren que j’ai souvent mentionné : « Ce que l’on appelle la “Loi bouddhique” détermine la victoire ou la défaite, alors que l’autorité séculière se fonde sur le principe de la récompense ou de la punition. C’est pourquoi un bouddha est considéré comme le héros du monde. » (Écrits, 842)

Remporter la victoire est le cœur même du bouddhisme. Dans les sûtras, le Bouddha est désigné par des titres honorifiques tels que « Toujours victorieux », « Celui qui parvient au but », « Celui qui, ayant vaincu tous ses ennemis, est joyeux et sans crainte », « Celui qui brille autant que l’Himalaya, la plus haute de toutes les montagnes », etc. « Bouddha » est une autre façon de désigner celui qui remporte la victoire absolue.

Nichiren écrit : « La Loi bouddhique est la raison. La raison l’emportera sur votre seigneur. » (Écrits, 846) Par conséquent, il n’est pas possible que vous soyez vaincus. Le triomphe de la vérité et de la justice est la loi ultime de l’univers lui-même. Croire fermement en cela, de tout son cœur, telle est l’essence de la foi.

Nous devons remporter la victoire. C’est seulement en gagnant que nous pourrons parvenir à la justice, garantir le bonheur et réaliser kosen rufu.

Extrait d’un discours prononcé lors de la réunion à laquelle participaient les représentants de la SGI et des responsables de la région Tokyo II, Tokyo, le 11 décembre 2003

La Sagesse pour créer le bonheur et la paix est une compilation des écrits de Daisaku Ikeda sur une base thématique.

  • *1Traduit du japonais. Josei Toda, Toda Josei zenshu (Œuvres complètes de Josei Toda), Tokyo, Seikyo Shimbunsha, 1982, vol. 2, p. 283-84.
  • *2Michel de Montaigne, Les Essais, livre I, XXXIX, De la solitude, Gallimard, Paris, 1965, p. 342.
  • *3Cette orientation a été révisée par la suite pour devenir « La foi pour parvenir au bonheur ».
  • *4Victor Hugo, Les Misérables, « Cosette » II, VIII, 9.
  • *5Traduit du japonais. Kazuteru Saionji, Tou Eicho — Tsuma toshite, doshi toshite (Deng Yingchao—En tant qu’épouse et camarade), Tokyo, Ushio Shuppansha, 1999, p. 240.
  • *6Traduit du japonais. Josei Toda, Toda Josei zenshu (Œuvres complètes de Josei Toda), Tokyo, Seikyo Shimbunsha, 1989, vol. 4, p. 257
  • *7Obscurité fondamentale : inhérente à la vie, c’est l’illusion la plus profondément enracinée, qui engendre toutes les autres illusions. C’est l’incapacité à voir ou à reconnaître la Loi, et en particulier la véritable nature de sa vie.
  • *8Trois puissants ennemis : trois sortes de personnes arrogantes qui persécutent ceux qui propagent le Sûtra du Lotus dans la période mauvaise qui suit la mort du bouddha Shakyamuni, décrits dans la dernière partie versifiée du chapitre « Exhortation à la persévérance » (13e) du Sûtra du Lotus. Le grand maître chinois Miaole les désigne comme étant les laïcs arrogants, les moines arrogants et les faux sages arrogants.
  • *9Les trois obstacles et les quatre démons : divers obstacles et entraves à la pratique du bouddhisme. Les trois obstacles sont (1) l’obstacle des désirs terrestres, (2) l’obstacle du karma et (3) l’obstacle de la rétribution. Les quatre démons sont (1) l’entrave des cinq composants, (2) l’entrave des désirs terrestres, (3) l’entrave de la mort, et (4) l’entrave du roi-démon.
  • *10Toda, Toda Josei zenshu, vol. 1, p. 110.