Partie 2 : La révolution humaine. Chapitre 15
« La foi pour surmonter les obstacles » [15.12]
15.12 Un bouddha ne cesse jamais de lutter
Le président Ikeda aborde les qualités importantes qui définissent un bouddha et comment Shakyamuni parvint à la bouddhéité.
Ceux qui continuent de lutter et de surmonter les épreuves atteindront la bouddhéité. C’est là un point essentiel.
Qu’est-ce qu’un bouddha ? Et comment Shakyamuni a-t-il atteint l’éveil ?
Hajime Nakamura, éminent spécialiste du bouddhisme, a dit à ce sujet : « Même après être devenu un bouddha (ou un « éveillé »), Shakyamuni est resté un être humain1. »
Même après avoir atteint l’éveil, Shakyamuni a continué d’éprouver douleurs et souffrances. Il a connu la maladie. Il a continué d’être mis à l’épreuve par les influences ou pulsions négatives.
Le Pr Nakamura ajoute : « La bouddhéité doit donc être définie essentiellement comme étant la pratique qui consiste à rejeter la tentation. Des efforts incessants et assidus correspondent en soi à la pratique du Bouddha. Quand on parvient à la bouddhéité, on ne devient pas un être différent appelé “bouddha”2. »
La « tentation » dont parle le Pr Nakamura concerne ici les influences ou pulsions négatives, ainsi que les « amis de mal ». Ce sont les forces qui entravent la pratique bouddhique, conduisent au malheur, détruisent l’harmonie et l’unité entre les pratiquants, et cherchent à nous faire abandonner notre foi.
Un bouddha est une personne qui engage un combat incessant contre de telles influences négatives et qui ne s’arrête jamais d’agir pour conduire les autres au bonheur. Ce n’est pas un être spécial. Une personne qui lutte courageusement, par l’esprit et l’action, contre les forces négatives et qui persévère jusqu’à la victoire – voilà ce qu’est un bouddha.
L’atteinte de la bouddhéité par Shakyamuni sous l’arbre de la Bodhi dans l’Inde ancienne et l’action de Nichiren consistant à rejeter son statut provisoire pour révéler sa véritable identité de bouddha de l’époque de la Fin de la Loi, au moment de la persécution de Tatsunokuchi3, expriment l’un et l’autre l’état d’humanité le plus élevé. Ni Shakyamuni ni Nichiren n’ont cessé de demeurer des êtres humains. Les personnes ordinaires peuvent manifester l’état de vie suprême ou état de bouddha, telles qu’elles sont : telle est la vérité essentielle en bouddhisme.
C’est à travers la foi de ceux qui s’adonnent à la pratique bouddhique et déploient des efforts concrets pour réaliser kosen rufu que se manifeste la bouddhéité.
Aujourd’hui, chacun de vous mène des activités au sein de la Soka Gakkai, et considère les souffrances de nombreuses personnes comme ses propres souffrances. Tel est le noble comportement des bouddhas.
Nichiren déclare que celui qui persévère au milieu des grandes persécutions et croit dans le Sûtra du Lotus du début à la fin est un émissaire du Bouddha (cf. Écrits, 952).
Tant que nous nous consacrerons à la cause de kosen rufu, nous rencontrerons inévitablement des obstacles. Mais ce sont ces mêmes obstacles qui nous permettent de renforcer notre foi et de forger l’état de bouddha en nous.
Extrait d’un discours prononcé à la réunion générale de la région de Tohoku, Tokyo, le 21 mars 1994
La sagesse pour créer le bonheur et la paix est une compilation des écrits de Daisaku Ikeda sur une base thématique.
- *1Traduit du japonais. Hajime Nakamura, Gotama Budda I (Gautama Boudda I), in Nakamura Hajime Senshu (Œuvres sélectionnées de Hajime Nakamura), Tokyo, Shunjusha, 1999, vol. 11, p. 300.
- *2Ibid
- *3Persécution de Tatsunokuchi : tentative avortée, lancée par les autorités gouvernementales, de faire décapiter Nichiren, en tirant profit de l’obscurité sur la plage de Tatsunokuchi, dans les environs de Kamakura, le 12 septembre 1271.