Partie 1 : Le bonheur. Chapitre 7
Le bonheur pour soi et pour les autres [7.1]
7.1 « “La joie” signifie que soi-même et les autres faisons ensemble l’expérience de la joie. »
Le bouddhisme enseigne que nous devrions nous efforcer d’agir pour notre bonheur et pour celui d’autrui, sans sacrifier l’un ou l’autre. Le président Ikeda a toujours affirmé que le bonheur devait être partagé et que nous ne devions pas rechercher notre bonheur au détriment de celui des autres.
Dans cet extrait, en s’appuyant sur les écrits de Nichiren, le président Ikeda explique comment nous devrions vivre en tant que bouddhistes qui recherchent le bonheur à la fois pour eux-mêmes et pour les autres, en nous fondant sur la bienveillance et la sagesse.
Il est dit dans le Recueil des enseignement oraux : « La “joie” signifie que soi-même et les autres font ensemble l’expérience de la joie. […] Ensemble, soi-même et les autres se réjouiront de posséder sagesse et compassion. » (OTT, 146)
Les autres importent tout autant que nous-mêmes. Ne s’intéresser qu’à son propre bonheur est de l’égoïsme. Prétendre ne se soucier que du bonheur des autres est de l’hypocrisie. La véritable « joie » consiste à devenir heureux en même temps que les autres.
Le deuxième président de la Soka Gakkai, Josei Toda, disait : « Devenir heureux soi-même n’est pas un grand défi. C’est extrêmement simple. Aider les autres à devenir également heureux, voilà le but fondamental du bouddhisme de Nichiren1. »
Le passage de Nichiren cité plus haut énonce clairement que le bonheur véritable signifie posséder à la fois sagesse et compassion, en d’autres termes l’état de bouddha. Si nous avons la sagesse mais manquons de compassion, notre vie sera fermée et étroite. Ce n’est donc pas là la véritable sagesse. Inversement, avoir de la bienveillance, mais manquer de sagesse ou se comporter de façon déraisonnable, n’est utile à personne, pas même à soi. Et une bienveillance qui ne permet pas d’aider qui que ce soit ne peut pas être qualifiée d’authentique.
Seule la foi dans la Loi merveilleuse inclut à la fois sagesse et compassion. Dans l’écrit cité plus haut, il est dit également : « De nos jours, quand Nichiren et ses disciples récitent Nam-myoho-renge-kyo, ils expriment la joie, parce qu’ils sont certains de devenir inéluctablement des bouddhas éternellement dotés des Trois Corps2. » (OTT, 146) C’est en soi « la plus grande de toutes les joies. » (OTT, 212)
Le président Toda affirmait que « le bonheur individuel et la prospérité sociale devraient aller de pair ». Le bonheur individuel dont il est question ici n’est pas centré sur soi. Il consiste plutôt à cultiver sa véritable humanité, à se développer pour devenir une personne qui possède sagesse et bienveillance, et à aider les autres à faire de même.
Il y a dans le Sûtra du Lotus (Nam-myoho-renge-kyo) le pouvoir de concrétiser à la fois le bonheur individuel et la prospérité sociale.
D’après Hokekyo no chie (La Sagesse du Sûtra du Lotus), vol. 5, publié en japonais en septembre 1999
La Sagesse pour créer le bonheur et la paix est une compilation des écrits de Daisaku Ikeda sur une base thématique.
- *1Traduit du japonais. Josei Toda, Toda Josei zenshu (Œuvres complètes de Josei Toda), Tokyo: Seikyo Shimbunsha, 1984, vol. 4, p. 378.
- *2Trois Corps du Bouddha : Trois sortes de corps dont un bouddha est doté. Ce sont le Corps du Dharma, le Corps de rétribution et le Corps de manifestation. Le Corps du Dharma représente la vérité fondamentale, ou Loi, à laquelle le Bouddha s’est éveillé. Le Corps de rétribution correspond à la sagesse d’avoir compris la Loi bouddhique. Le Corps de manifestation renvoie aux actions bienveillantes du Bouddha pour conduire les êtres vivants au bonheur.