Partie 2 : La révolution humaine. Chapitre 15
« La foi pour surmonter les obstacles » [15.9]

Le président Ikeda partage des extraits des écrits de Nichiren qu’il a pris à cœur depuis sa jeunesse et nous exhorte à développer une foi solide et à nous réjouir dans l’adversité.

Un bateau pour traverser l’océan des souffrances est un des écrits de Nichiren que j’ai gravé si profondément dans ma vie que, dans ma jeunesse, je pouvais le réciter par cœur.

Nichiren écrit dans cette lettre : « À l’époque de la Fin de la Loi, le pratiquant du Sûtra du Lotus se distinguera de façon certaine. Plus les persécutions qui s’abattront sur lui seront grandes, plus il ressentira de joie grâce à la force de sa foi. Un feu ne brûle-t-il pas avec plus d’intensité lorsqu’on y ajoute des bûches ? » (Écrits, 33) Il déclare donc ici que le Pratiquant du Sûtra du Lotus doit apparaître à l’époque de la Fin de la Loi, avec le message implicite que c’est lui-même qui accomplit cette prédiction. Les persécutions s’abattront sur le pratiquant, dit-il, et ce sera alors précisément le moment où il faudra faire surgir une foi plus forte et avoir à cœur de relever le défi de les surmonter.

Le pratiquant du Sûtra du Lotus se réjouit des épreuves, les attend avec ferveur et se dresse joyeusement pour les surmonter. Les véritables et courageux bodhisattvas surgis de la Terre1 ne réagissent pas à la moindre critique par la tristesse, la plainte, le doute, ou les récriminations.

Nichiren compare la consolidation de la foi quand nous rencontrons des épreuves à un feu qui brûle avec plus d’intensité quand on y ajoute des bûches. Quand un feu est faible, il ne peut pas brûler de grosses bûches ; cela ne ferait que l’étouffer.

Il décrit ensuite l’état de vie vaste et bienveillant du pratiquant : « Tous les fleuves se jettent dans la mer et a-t-on déjà vu la mer repousser leurs eaux ? Le flot des persécutions se déverse dans l’océan du Sûtra du Lotus et assaille celui qui le pratique. Mais l’océan ne repousse pas les eaux des fleuves, ni le pratiquant la souffrance. » (Écrits, 33)

Ceux qui, devant les épreuves, sentent monter la joie en eux sont les véritables pratiquants du Sûtra du Lotus, comparables à l’océan. Ils possèdent en eux un état de vie sans crainte et inébranlable, d’une étendue aussi infinie que l’océan, qui ne rejette rien et accueille tout.

Nichiren ajoute ensuite : « Sans les eaux des fleuves, il n’y aurait pas de mer. De même, sans épreuves, il n’y aurait pas de pratiquants du Sûtra du Lotus. » (Écrits, 33)

Quelles que soient les difficultés que nous pouvons rencontrer, elles ne sont en rien comparables à celles que Nichiren a connues. De plus, les épreuves que nous traversons au cours de notre pratique bouddhique contribuent toutes à nous aider à transformer notre karma. Elles revêtent en fin de compte un sens profond pour notre vie. Toutes nourrissent notre développement, afin que nous puissions mener des vies éclatantes et d’une grande dignité. Elles sont la force motrice qui propulse notre vie vers une immense victoire.

Tel est le grand privilège dont vous jouissez, vous, mes amis, qui croyez dans la Loi merveilleuse, et c’est là un fait que vous devriez démontrer en y consacrant votre vie.

Extrait d’un discours prononcé à une réunion des représentants des responsables pour commémorer le quarantième anniversaire de kosen rufu à Izu, Shizuoka, le 23 novembre 1987